Gestion de l'eau et biodiversité Toitures végétalisées : elles cochent toutes les cases des enjeux actuels !

Après des années à chercher à se faire connaître, les professionnels de la végétalisation des toitures-terrasses et murs des constructions sentent qu’ils ont désormais une carte à jouer. Réunis en association au sein de l’Adivet, ils ont proposé le 10 octobre dernier à Paris une journée de colloque ayant pour thème « Bâti végétalisé et gestion de l’eau ». Des débats intenses et très professionnels qui n’ont pas manqué de déborder sur les qualités des aménagements végétaux qui dépassent la seule gestion de l’eau et des inondations, mais qui s’exprime aussi du côté de la biodiversité ou de la lutte contre les îlots de chaleur.

Il ne s'agit pas ici d'effectuer un compte rendu complet de cette journée de travail, qui abondera largement le dossier de la prochaine édition du Lien horticole (n° 1131 daté de décembre 2023, à paraître fin novembre). Un dossier qui s’inscrira dans les problématiques développées au salon Paysalia, qui aura lieu du 5 au 7 décembre à Eurexpo Lyon, à Chassieu (69). Ses thématiques ? Entre autres, la biodiversité, la gestion de l’eau ou la végétalisation des villes... autant de cases que cochent, donc, les adhérents d’Adivet !

La journée avait été construite en deux temps. Le matin ont été abordées les thématiques liées aux excès d’eau, l’après-midi celles portant plutôt sur le manque !
Les débats ont été ouverts le matin par Pierre Cazeneuve, député des Hauts-de-Seine et membre de la commission Développement durable et Aménagement du territoire de l’Assemblée nationale. Ce qui le marque ? Que l’hypothèse d’une montée des températures de 4 °C à terme en France, soit un scénario pire que ce qui avait été imaginé au départ, fasse désormais son chemin dans la société et devienne largement plausible. Dans ce cadre, la végétalisation peut servir de climatiseur, participer au retour des pollinisateurs dans les villes, contribuer à améliorer la qualité de l’air. Le sujet de l’eau est selon lui lié à celui de l’énergie, qu’il faudra utiliser plus sobrement mais aussi produire en plus grande quantité, voire recycler.

L’offre technique évolue encore rapidement

Météorologues, spécialistes des solutions alternatives de l’eau ou chercheurs se sont ensuite succédé pour présenter les enjeux : les plantes sont désormais sollicitées, et c’est une bonne nouvelle pour la filière, pour participer au ralentissement de son ruissellement vers les cours d’eau lorsqu’elle abonde ou déborde, mais aussi pour la retenir quand elle vient à manquer. Et que l’on soit dans le Nord ou dans le Sud, avec des régimes de pluie bien différents, elles ont partout leur carte à jouer. Il reste peut-être encore des choses à affiner au niveau technique, mais, désormais, les substrats sont mieux maîtrisés, la palette végétale connue… Le tout est présenté dans les règles professionnelles qui ont été éditées récemment et à l’édification desquelles l’Adivet a pleinement participé.

Du côté des fournisseurs, l’offre de solutions techniques facilitant les opérations de pose, bacs présentant un système de drainage, voire de stockage de l’eau, ainsi qu’une couche fertile pour assurer le développement des végétaux, poursuit son développement. En revanche, les certitudes concernant l’installation de systèmes d’arrosage, jugés jusqu’ici impératifs dans le Sud mais optionnels dans le Nrd, évoluent avec le climat. La zone géographique dans laquelle il est plus prudent d’installer une irrigation s’étend, mais pourquoi ne pas recourir à des eaux recyclées, les eaux grises du bâtiment sur lequel la toiture est installée, par exemple ?

Ce sont tous ces enjeux qui seront abordés dans le prochain Lien horticole et dont il sera possible de débattre à Paysalia. Rendez-vous à Eurexpo Lyon en décembre !